La végétation

Les limites de paroisses sont données depuis Labat, et le nom des chapelles et églises depuis Dutertre, s’ajoute aussi, depuis de Fer, la répartition des congrégations religieuses qui en ont la cure. Les cartes rappellent désormais que la conquête, la mise en valeur des terres n’est pas concevable sans un cadre, une structure qui délimite, organise et légitime une occupation qui n’a jamais voulu être anarchique. Désormais, lorsque l’échelle le permet, la carte représente autre chose que les bourgs, les chapelles de paroisses, les fortifications et les éléments du relief utiles à la navigation.

Représentation de la végétation par des petits arbres - HOUEL 1729
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Cet investissement de la totalité de l’île se traduit aussi par la représentation de la végétation, ignorée jusqu’alors. En 1704, Nicolas de Fer innove en signalant et surtout en représentant le premier la forêt. En 1729, Vincent Houel dresse un Plan de l’Isle de la Martinique qui est le premier à systématiser la représentation de la végétation par de petits arbres. Cette symbolique, affinée vers 1760, à l’époque des ingénieurs du roi, n’a guère changé depuis.

Il faut cependant noter que, chez Bellin et ses imitateurs, le symbole des arbres renvoie, certes à la végétation naturelle, mais plus précisément aux espaces sauvages de l’île. Il est ainsi le seul à rendre compte, par un symbole particulier, de l’envahissement par les plantes de l’étang des Salines.