Les milieux et paysages végétaux des basses pentes sèches

Les pentes sèches côté Caraïbe, au-dessus du Carbet

Dans les basses pentes proches du littoral, la végétation xérophile prend un caractère sec, bien visible du fait de la présence d’espèces caduques mêlées aux essences persistantes, avec des arbustes tortueux, touffus, aux feuilles luisantes et coriaces.

« Cierges » ou cereus naturalisé sur les pentes du Morne Larcher. Les cactus ont été favorisés par les plantations défensives en bordure du rivage ; elles étaient imposées par les règlements du XVIIe siècle pour gêner d’éventuels assauts.

La végétation sèche côté Caraïbe ; ici vers Morne aux Bœufs

La sècheresse est en effet marquée pendant le Carême, avec près de quatre mois quasiment sans eau, de février à mai. Cette végétation sèche marque les paysages des basses pentes des mornes du sud ; elle caractérise également les basses pentes du nord-ouest jusqu’à 300m d’altitude, entre Case  -Pilote et le Prêcheur : cette côte sous le vent est également soumise à la sécheresse du Carême en restant abritée des vents alizés porteurs d’humidité.

A cette faible altitude, certains sols sont calcaires, d’autres volcaniques ; plusieurs espèces étant indifférentes à ces variations pédologiques (comme le bois de mèche ou bois-puant, la vinette, l’acomat-côtelette, l’olivier ou mauricif, le bois-couleuvre, …), la différence ne saute pas aux yeux dans le paysage  . Seules certaines espèces trahissent la nature calcaire du sol, comme le bois-cannelle, l’acomat-bâtard, le mapou gris, le gaïac ; sur terre volcanique se trouvent le bois de rose, le bois-l’onguent, le bois-savonnette, le mapou, le bois d’Inde, le lépiné blanc, le courbaril, …

Végétation xérophile, presqu’île de la Caravelle

Lorsque cette forêt sèche est dégradée, elle laisse place à des étendues de bois et taillis secs, que l’on trouve dans le sud, sur la presqu’île de la Caravelle et sur la côte Caraïbe du nord-ouest : là, entre Schoelcher et Case  -Pilote, cette végétation a reconquis les secteurs défrichés et mis en cultures vivrières pendant la dernière guerre pour résister au blocus alimentaire. On y trouve certaines espèces caractéristiques comme le gommier rouge, le poirier, le calebassier, …

Savane sèche au-dessus du Carbet

Lorsque la forêt a disparu, elle laisse place à des fourrés épineux, voire à de vastes étendues lumineuses de prairies xérophiles à Themeda quadrivalvis ; les fourrés sont marqués par le campêche, l’acacia savane, le pompon jaune, l’acacia de Saint-Domingue, l’amourette, le croc-chien, le ti-coco.
Dans ces basses pentes sèches, la forêt riveraine de bas-fond   introduit une note de fraîcheur et diversifie les ambiances en accompagnant les lits des rivières. C’est là qu’on y rencontre la savonnette-rivière, le genipa, le fromager ou kapokier, particulièrement imposant et remarquable dans le paysage  , le pois doux rivière, …
Cette forêt sèche, surtout développée au sud de l’île, appartient principalement aux propriétaires privés. D’après l’ONF, « elle connaît depuis plusieurs années un « mitage   » regrettable du couvert forestier au bénéfice d’une urbanisation parfois sauvage. Grignotée, affaiblie, ne faisant pas l’objet de soins sylvicoles, la forêt ne peut plus jouer ses différents rôles dans beaucoup de communes. »