8 - La sérénité des paysages agricoles littoraux
Les pentes agricoles entre la Trinité et Sainte-Marie, doucement inclinées vers le littoral et l’îlet Saint-Aubin (dessin B. Folléa)
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La Martinique a la particularité d’offrir encore de généreux espaces agricoles qui prennent une valeur toute particulière lorsqu’ils atteignent directement la mer, sans urbanisation intermédiaire. On trouve de tels paysages agro-marins surtout à l’Est, sur la façade atlantique moins escarpée que la côte Ouest caraïbe, mais aussi aux Trois-Ilets ou à Trois-Rivières. De beaux champs de canne et de bananes s’allongent ainsi jusqu’à toucher la mer, l’étendue marine semblant prolonger l’étendue cultivée, dans une douceur flottante, hors du temps plutôt qu’anachronique. Ce foncier de plaines littorales cultivées, hérité des habitations, est tenu par un petit nombre de familles békés. Un des enjeux est de favoriser son appropriation visuelle et physique par la population, de plus en plus urbaine, côtoyant toujours plus intensément ces précieux espaces préservés de l’urbanisation : création de cheminements, aménagement de lisières urbaines, … (voir « C. Synthèse sur les enjeux et orientations » chapitre » 3. Maîtriser son entour : vers un projet pour les paysages de la Martinique », paragraphe « Intensité des relations villes-natures - Un paysage agro-urbain à inventer »).
L’originalité des paysages agricoles littoraux est renforcée encore par la présence des savanes. Ces pâturages doux composent des scènes de grande qualité en particulier sur la presqu’île de la Caravelle et sur la presqu’île de Sainte-Anne, mais aussi par exemple entre le Robert et le François (…). Ils s’agrémentent d’arbres, de haies vives, jusqu’à composer des bocages qui enrichissent le paysage ; enfin ils captent merveilleusement la lumière, avec leur texture soyeuse rehaussée par les taches blanches des vaches aux yeux d’amande.