Introduction méthodologique

Introduction / Pourquoi un Atlas des paysages de la Martinique ?

« Comme la mémoire collective a été raturée, les paysages ont été ravagés. Apprendre dans son existence à lire le paysage   ou à le fréquenter, c’est à mon sens apprendre à en raconter la suite, ou la poursuite : c’est se donner les moyens de recomposer cet autre continuum, celui de la biographie collective. Aujourd’hui, la lecture des paysages, tout autant que l’archéologie ou la numismatique, aide à comprendre les épisodes, les circonstances de la transformation des peuples et des communautés. (…) Lire le paysage  , c’est enfin estimer le temps. De même le déchiffrage (le contraire du défrichage) et la fréquentation des pays dans leur fragmentation nous permettent, par la reconstruction poétique, de vérifier comment les paysages n’ont jamais été des décors consentants, mais les éléments actifs et constitutifs des diverses poétiques mises en œuvre ou en expression par des individus ou par des communautés. »

Edouard Glissant, les entretiens de Bâton Rouge, Gallimard 2008

Pour mieux connaître les paysages

L’Atlas des paysages de la Martinique est une ambitieuse entreprise lancée par le Parc Naturel Régional de la Martinique avec l’aide de l’Etat. Il s’inscrit dans la politique nationale menée par le Ministère de l’écologie (MEEDDM) depuis de nombreuses années pour que, progressivement, chaque département dispose d’un atlas de paysage  . Il répond à la demande de la Convention Européenne du Paysage  , entrée en vigueur en France le 1er juillet 2006, qui prévoit un engagement d’identification et de qualification des paysages :

« Chaque Partie s’engage :

  • à identifier ses propres paysages, sur l’ensemble de son territoire ;
  • à analyser leurs caractéristiques ainsi que les dynamiques et les pressions qui les modifient ;
  • à en suivre les transformations ;
  • à qualifier les paysages identifiés en tenant compte des valeurs particulières qui leur sont attribuées par les acteurs et les populations concernés. »
    Il a pour objectif de mettre à disposition de chacun une connaissance précise des paysages du département ou de la région, qui doit nourrir les politiques qualitatives d’aménagement du territoire conduites par l’État, le Conseil Régional, le Conseil Général ou les groupements de communes dans leurs prérogatives respectives. Il a aussi pour ambition d’être suffisamment précis, concret et illustré pour nourrir les façons de « faire » dans les actions quotidiennes entreprises par les services techniques, les entreprises privées mais aussi les habitants, également acteurs du cadre de vie.

Pour mieux agir sur les paysages

Agir individuellement

Le paysage   est bien une affaire de culture. C’est par ignorance ou facilité que les actions de transformations du territoire, quelles qu’elles soient, ignorent le contexte dans lequel elles sont appelées à s’inscrire. S’inscrire dans un paysage  , pour une route, un quartier, une extension de village, une maison, un équipement, c’est déjà connaître et reconnaître l’existant : identifier les valeurs qui le composent pour les reprendre à son compte, les intégrer dans la conception et poursuivre ainsi l’œuvre de construction d’un cadre de vie agréable et de qualité. Dans un territoire largement modelé par les hommes, profondément humanisé, même dans les secteurs qui paraissent « naturels » comme les forêts, on ne part jamais d’une page blanche. Le paysage   est là, constitué, capable d’évoluer - c’est sa nature -, mais porteur aussi d’une personnalité qui fait de chaque site un cas particulier qui mérite cette attention à l’existant. L’Atlas, dans sa meilleure acception, a vocation à être source d’inspiration pour agir à bon escient.

Agir collectivement

Le paysage   est aussi une affaire de culture partagée. Il n’est la préoccupation principale de personne, mais est le produit dérivé d’un grand nombre d’actions menées par beaucoup de monde : en ce sens il est le reflet d’une relation des hommes à leur environnement quotidien. Le maire qui étend sa commune et qui l’aménage, l’habitant qui dépose son permis de construire, qui repeint ses volets ou qui refait sa clôture, l’agriculteur qui produit, l’entrepreneur qui s’implante, l’ingénieur et le technicien qui redessinent la route ou le cours d’eau, l’Etat, la Région, le Département et les collectivités locales, qui réglementent, investissent et subventionnent dans les domaines de l’économie, du logement, de l’environnement, des infrastructures, de l’énergie et des équipements, les associations qui prennent part aux débats et influent sur les décisions, sont chacun responsable de la qualité du cadre de vie.

La construction d’un regard partagé sur la qualité du territoire aide à agir, évite les blocages et les confrontations souvent caricaturales entre « protecteurs » et « aménageurs ». Il passe par la mise à disposition d’une connaissance précise là encore accessible à tous. C’est bien la vocation de l’Atlas que de contribuer à construire ce regard.

Pour mieux construire le cadre de vie de demain

L’Atlas a vocation à préparer la définition d’objectifs de qualité paysagère et leur mise en œuvre, tels que le prévoit la Convention Européenne du Paysage  .

Extrait de la Convention Européenne du Paysage   :

« Objectifs de qualité paysagère

Chaque Partie s’engage à formuler des objectifs de qualité paysagère pour les paysages identifiés et qualifiés, après consultation du public conformément à l’article 5.c.

Mise en œuvre

Pour mettre en œuvre les politiques du paysage  , chaque Partie s’engage à mettre en place des moyens d’intervention visant la protection, la gestion et/ou l’aménagement des paysages   ».

Avec un grand nombre d’acteurs de l’aménagement, et des pouvoirs très émiettés, le territoire insulaire de la Martinique, petit et par définition fermé sur lui-même, ne peut plus être la seule résultante hasardeuse des actions des uns et des autres. Les meilleurs musiciens rassemblés en un même lieu produiront un épouvantable capharnaüm, malgré leur talent individuel, s’ils n’ont pas de partition commune. Il en va de même pour le cadre de vie Martiniquais.

Au-delà de la mise à disposition d’une connaissance, l’Atlas a ainsi également vocation à préparer un projet d’avenir pour la qualité du territoire, qui oriente les actions, les harmonise et leur donne sens : une contribution à la construction d’une vision d’avenir et non plus seulement d’un regard.

Parce que la Martinique est belle et fragile

La Martinique est un des territoires Français qui offre une grande diversité et des contrastes de paysages malgré ses dimensions réduites. Cette merveilleuse richesse n’est pas que naturelle ni seulement héritée de l’alchimie subtile des éléments. Elle est aussi profondément culturelle, inscrite dans l’histoire et les pratiques des Martiniquais, venus de gré ou de force des quatre coins du monde pour fonder un creuset pluriethnique et pluriculturel qui fait sa personnalité si attachante.

Cette richesse n’est pas non plus éternelle ni acquise pour toujours : face aux multiples pressions qui se font jour, principalement liées à l’augmentation de la population sur un territoire exigu et sensible, ce bien commun qu’est le paysage  , précieux et fragile, peut très rapidement être dilapidé par ignorance ou par intérêts particuliers. Il a considérablement évolué au cours des 60 dernières années, pour le meilleur et pour le pire.

En Martinique, le paysage   doit se construire chaque jour, par chacun, au travers d’actes d’aménagement réfléchis, dans la perspective d’un développement durable. Une immense entreprise culturelle est à faire pour porter ce désir de paysage   de façon consciente et partagée.

L’Atlas des paysages est une pierre apportée à cet édifice.

Comment est élaboré l’Atlas ?

L’Atlas des paysages de la Martinique, dans son contenu et dans sa mise en forme, a été réalisé par l’Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes. Elle a été accompagnée par Vincent Huygues-Belrose, historien, pour la rédaction et l’illustration de la partie sur les fondements historiques et culturels, et par Chevalvert, agence multimédia, pour la mise en forme internet.

Le travail a été suivi et validé par le PNRM et par un Comité de pilotage rassemblant des organismes et personnalités compétents.

La composition du Comité de pilotage

M. Daniel CHOMET, Président du SMPNRM
Patrice LAUNE, PNRM
Maurice VEILLEUR, PNRM
Robert DULYMBOIS, Région Martinique
Céline COISY, DIREN
Corinne PLANTIN, CAUE
Gilles BIROTA, CAUE
Murielle LAPU, CCIM
Jean DOUCET, DDE
Nathalie CHOPLAIN, SDAP-ABF
Paul TAYA, DRAC
Laure GEORGEON, ONF
Martine MANUEL, CAESM
Jean-Pierre ARNAUD, DIREN
Marie-Michelle MOREAU, Conservatoire du littoral
Anne PETERMANN, ADUAM
Pascal TOURBILLON, ASSAUPAMAR
Charles PIERRE-LEANDRE, SAFER

Comment s’organise le contenu de l’Atlas ?

Cinq parties

Le contenu de l’Atlas des paysages de La Martinique se décompose en cinq parties :

  • L’organisation et la présentation générale des paysages
  • Les fondements naturels et humains des paysages
  • Les fondements historiques et culturels des paysages
  • Les unités de paysage  
  • Les processus de transformation et les enjeux
  • L’organisation des paysages : cette partie brosse à grands traits la diversité étonnante des paysages rencontrés à la Martinique, identifie les grands types de paysages et aboutit à la carte générale des unités de paysage   pour l’île : 6 grands ensemble et 27 unités de paysage   ont été identifiés.
  • Les fondements naturels et humains des paysages : cette partie explique l’origine de la diversité des paysages, dans leurs dimensions naturelles et humaines.
  • Les paysages et la géologie
  • Les paysages et les reliefs
  • Les paysages et les sols
  • Les paysages et le climat
  • Les paysages et l’eau
  • Les paysages, la végétation et les milieux « naturels »
  • Les paysages et l’agriculture
  • Les paysages, l’urbanisation et les infrastructures
  • Les fondements historiques et culturels des paysages : cette partie éclaire la manière dont les hommes ont façonné les paysages Martiniquais au cours de l’histoire : indiens Caraïbes, colons, esclaves, engagés, … et rappelle le poids des logiques économiques, depuis le cycle des cultures coloniales jusqu’au tourisme. Il met en évidence la culture du paysage   au travers de la toponymie, des mœurs et croyances, des modes de vie et usages. Enfin il montre l’extraordinaire évolution de la représentation des paysages Martiniquais, par la cartographie, l’iconographie et la littérature.
  • Les unités de paysage   : une unité de paysage   est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres. L’identification des unités est un moyen de connaissance qui permet de mettre au jour la diversité des paysages de la Martinique, et de définir les traits de caractère qui font la personnalité de chacun. Les unités de paysage   offrent ainsi des bases pour définir et mettre en oeuvre des modes d’aménagement du territoire adaptés et attentifs aux spécificités, et pour contribuer, au travers des actions quotidiennes d’aménagement, à la diversité et à la richesse des paysages héritées de la géographie et de l’histoire. C’est en ce sens que le paysage   est un patrimoine vivant.
    Contenu du chapitre « Situation »
    . une carte de situation
    . un texte d’introduction situant l’unité de paysage   dans un ensemble plus large
    . deux blocs-diagrammes résumant l’organisation paysagère de l’unité, mettant en évidence les reliefs, l’occupation de l’urbanisation (agglomérée et diffuse) et la couverture végétale (boisée ou agricole)

. la liste des communes concernées

Contenu du chapitre « Caractéristiques »
. Des titres qui résument les éléments essentiels du paysage  , accompagnés pour chaque idée-force, de photographies ou de dessins légendés
. les photographies légendées.

Contenu du chapitre « Enjeux »
. une cartographie d’enjeux, classés en trois catégories correspondant à trois couleurs :

- enjeux de protection/préservation en vert
- enjeux de valorisation/création en orange
- enjeux de réhabilitation/requalification en rouge

. des titres identifiant l’enjeu
. des photographies d’illustration et de repérage des enjeux identifiés

Les analyses critiques ainsi développées n’ont pas l’ambition de l’exhaustivité : elles ont vocation à introduire au débat, à construire un regard critique partagé sur l’état de chaque paysage   de l’île, à prendre la mesure d’actions concrètes qui pourraient être menées. Les cartographies peuvent utilement être complétées à l’occasion des études paysagères menées aux échelles intercommunales et communales, et des révisions ou élaboration des documents d’urbanisme.

  • Les processus de transformation et les enjeux  : cette dernière partie de l’atlas a vocation à identifier et porter un regard critique sur les transformations récentes et en cours des paysages. Elle met en évidence les éléments suivants :
  • Les valeurs paysagères-clefs de la Martinique :
    Il s’agit d’une synthèse sur ce qui fait la personnalité des paysages de la Martinique, ce qui peut nourrir les politiques d’aménagement pour poursuivre la construction de cette personnalité.
  • Les processus de transformation : enjeux et orientations possibles
    Les dynamiques d’évolution récentes sont mises en évidence par images successives (cartographies, photographies aériennes, reconduction de photographies anciennes). Les dynamiques d’évolution perceptibles (les stigmates) sont identifiées par le travail de terrain, et les dynamiques d’évolution probables (grands projets et dynamiques à venir), par les rencontres et les avis du comité de pilotage.

Un regard critique sur ces dynamiques, à la lumière notamment des valeurs paysagères identifiées en début de partie, permet de mettre au jour les enjeux en matière de cadre de vie : selon les cas les opportunités, les risques et les problèmes.

  • Synthèse sur les enjeux et orientations
    Dans cette dernière partie de l’Atlas, une synthèse permet de dégager les principaux enjeux susceptibles d’alimenter la politique de paysage   à l’échelle de l’île.

Quels sont les intérêts et les limites de l’Atlas ?

L’Atlas des paysages de La Martinique présente plusieurs originalités :

  • il articule les échelles de l’aménagement, depuis l’échelle stratégique de l’île entière jusqu’à l’échelle concrète de sites ponctuels, en passant par les échelles intercommunales et communales ; de cette façon, il a vocation à intéresser un maximum d’acteurs, à favoriser le partage d’une vision commune sur les points forts et les points faibles du territoire en matière de paysage  , et à rendre concret et illustré l’état des paysages à l’orée du XXIe siècle ;
  • il propose une synthèse cartographiée et commentée des grands enjeux en matière d’aménagement qualitatif de la Martinique ;
  • l’atlas est très abondamment illustré de photographies de terrain, légendées, commentées et géoréférencées : de cette façon l’atlas est conçu comme un guide pédagogique de lecture du paysage  , qui aide à déceler les caractéristiques ou les enjeux à partir d’une perception ’quotidienne’ et banale du territoire : celle qui s’offre aux yeux lorsqu’on le parcoure ; le géoréférencement rend possible en complément la construction d’un ’atlas photographique des paysages’ pour mesurer les dynamiques d’évolution par reconduction des prises de vues ;
  • il propose une représentation numérique en trois dimensions du territoire, sous forme de blocs-diagrammes, qui permettent une représentation synthétique de chaque unité de paysage   ;
  • il offre des cartographies pour chaque unité de paysage   dont la précision descend à l’échelle du 1/25 000e.

Au total :

  • Environ xxx cartographies, dessins, schémas et blocs–diagrammes sont réalisés
  • Environ xxx photographies légendées accompagnent le texte.

Pour autant, l’atlas reste bien un document d’ensemble, dont la vocation d’échelle reste au final départementale/régionale. L’identification d’enjeux à des échelles précises (1/25 000e) n’a pas la prétention de l’exhaustivité : elle vise à faciliter l’articulation des échelles entre les visions globales, stratégiques et politiques, et les visions locales, concrètes et opérationnelles ; elle vise à faciliter le dialogue sur l’action en identifiant des questions concrètes visibles sur le terrain.

Les communes ou les groupements de communes désireux d’information trouveront une introduction à la question du paysage   pour l’échelle qui les intéresse. L’Atlas les aidera à re-situer le territoire communal ou intercommunal dans une logique paysagère plus large et diverse, à prendre la mesure de valeurs paysagères clefs et d’enjeux en première approche. En aucune façon l’atlas n’a vocation à se substituer aux réflexions plus localisées sur un territoire ou plus ciblées sur un thème, comme une révision de document d’urbanisme ou, a fortiori, un projet d’aménagement particulier.

Les syndicats intercommunaux, les associations, trouveront une matière adaptée à leur échelle de préoccupation, introduisant le travail des chartes ou des SCOT et favorisant le regard partagé à l’occasion des concertations et sensibilisations à engager.

Le Département et la Région, ainsi que les services de l’Etat, y trouveront une matière pour alimenter les politiques d’aménagement qualitatif du territoire et les portés-à-connaissance.

Les spécialistes y trouveront moins de matière que dans les publications propres à leurs domaines de compétences. Mais l’Atlas devrait faciliter l’articulation de leur champ de préoccupation avec celui des autres, autour de la question du cadre de vie ; car dans l’Atlas, l’aménagement qualitatif du territoire prend une place centrale, croise les champs spécialisés et décloisonne les logiques sectorielles. Le paysage   touche en effet à peu près à tous les domaines de l’aménagement : environnement, hydraulique, urbanisme et logement, transports et déplacements, agriculture et activités économiques, …

Enfin l’Atlas est évolutif ; il a non seulement capacité mais aussi vocation à se préciser et se parfaire dans les années à venir.

Comment prolonger l’Atlas des paysages ?

La réflexion engagée avec l’Atlas mérite de se prolonger dans plusieurs directions :

1. L’approfondissement de la connaissance, par des programmes de recherches spécifiques ;

2. La communication et la concertation. Par exemple :

  • la mise à disposition de l’information sur site internet
  • des présentations par territoires des micro-régions,
  • des débats par territoires et par thèmes,
  • une exposition itinérante, …
    3.

    La construction d’un projet partagé pour les paysages de La Martinique : quels paysages souhaite-t-on pour la Martinique ? Les premières orientations dégagées méritent d’être approfondies et débattues :
  • définition de principes d’actions,
  • identifications des acteurs de l’aménagement concernés,
  • identification des outils, des moyens et des leviers d’action existants,
  • analyse critique de ces outils, de leur pertinence et de leur efficience au regard des objectifs de qualité et des principes d’action définis,
  • identification des outils, leviers et moyens d’actions à mettre en place,
  • illustrations par cas d’exemples pris dans le département ou ailleurs,
  • élaboration de programmes d’actions
  • mise en place un suivi de l’évolution des paysages : observatoire photographique, indicateurs adaptés.
    Ce sont de véritables projets de paysages concertés qui méritent de s’élaborer, à l’échelle de l’île et aux échelles intercommunales ; sous forme de plans et chartes de paysage  .

4. La construction d’une politique partagée pour les paysages de la Martinique :

  • un audit des politiques publiques à l’aune des enjeux de cadre de vie identifiés dans le présent atlas,
  • des modalités de travail prévoyant l’appel systématique à des professionnels du paysage   dans le cadre des actions d’aménagement,
  • des priorités,
  • des moyens pour la conception paysagère, la réalisation, le suivi et la communication,
  • des opérations-pilotes mises en œuvre.
« Mes manières d’apprendre le paysage   martiniquais ont été de m’en éloigner autant que de m’y éparpiller. J’ai vu d’au loin les légendes de hauts des mornes, les souffrances des plaines à cultures, l’espoir des bords de mer. J’avais vu de près la misère des hauteurs, la ruse et l’entêtement des plats de terre, l’illusion des plages et des falaises de mer. La dialectique de ces deux parcours a suivi le penchant de la rivière Lézarde. Une fois sues, les partitions du paysage   concourent à son unité. »

Edouard Glissant, les entretiens de Bâton Rouge, Gallimard 2008