Lexique

Le lexique regroupe de nombreux mots, termes et expressions utilisés au sein de l’atlas des Paysages de la Martinique.

Aménagement des paysages 
comprend les actions présentant un caractère prospectif particulièrement affirmé visant la mise en valeur, la restauration ou la création de paysages (voir aussi : Gestion des paysages  , Protection des paysages  ).

Anémomorphose 
modification de la forme des plantes et des paysages végétaux sous l’effet des vents dominants. Les arbres peuvent ainsi avoir ce que l’on appelle un « port en drapeau ».

Basalte 
roche éruptive de couleur sombre

Bati 
mot créole dérivé du français abattis ; désigne la parcelle défrichée en forêt

Bitué
mot créole dérivé du français « habitué ». Désigne un abattis sédentarisé proche de la forêt.

Biodiversité
Ensemble des patrimoines génétiques des espèces végétales et animales vivant dans un biotope donné, et par extension, dans la totalité de la biosphère.

Bocage 
Espace fortement cloisonné par des haies denses d’arbustes et d’arbres, éventuellement édifiées sur des talus de terre. D’après « les mots de la géographie » Roger Brunet.

Bois Raméal Fragmenté
Nom donné à un mélange de résidus de broyage de rameaux de bois frais (branches). Par sa couverture du sol et son apport en lignine, il favorise le développement d’humus qui permet de limiter, voir de supprimer, le labour, les apports d’engrais et l’irrigation. En utilisant des branches fraîchement broyées et répandues rapidement au sol, toute une pédofaune et pédoflore va s’installer et ainsi reproduire les mêmes mécanismes que la forêt, laquelle est autosuffisante. Les BRF sont considérés comme des aggradants (on parle alors d’aggradation à l’inverse de dégradation) et présentent donc un matériau de premier choix pour restaurer les sols épuisés.

Boulevard urbain 
Voie à grande circulation de caractère urbain, c’est-à-dire autorisant une mixité d’usagers, notamment piétons : feux tricolores, stationnements, traversées piétonnes, et en général plantations, voire bandes ou pistes cyclables. Les boulevards urbains peuvent être créés ou recréés à partir de voies routières requalifiées.

Capacité d’accueil d’un site bâti
potentialité d’urbanisation préservant les qualités paysagères originelles d’un site bâti  

Case
désigne la maison, grande ou petite

Charte de paysage ou Charte paysagère
voir Plan de paysage  

Circulation douce
circulation réservée aux piétons et/ou aux vélos, sans engins motorisés.

Cour ou Kour
espace du jardin utilitaire, où se trouvent les dépendances d’une maison

L’En-ville
la ville, le centre-ville. Terme de la langue créole, repris notamment par Patrick Chamoiseau, qui lui-même l’a découvert dans un texte inédit de l’écrivain Dominique Aurélia.

L’entour, l’alentour
le paysage   en créole. « La richesse de l’alentours provient de ce que justement le sujet y est inclus. Il n’est pas dehors, il est dedans » (Gustavo Torres, architecte-urbaniste Colloque « Terre Martinique, jardin insulaire : Quel paysage   pour demain ? »
Jeudi 6 décembre 2007)

Dégra
mot créole dérivé du français « dégrad ». Désignait à l’origine une parcelle défrichée (dégradée) sur une forte pente.

Fatrassage
paillage. Garniture ou épandage de feuilles et de petites branches sèches pour protéger des plantes ou le sol.

Fond
désigne la plaine en Martinique (en général littorale)

Gestion des paysages
comprend les actions visant, dans une perspective de développement durable, à entretenir le paysage   afin de guider et d’harmoniser les transformations induites par les évolutions sociales, économiques et environnementales. (voir aussi Protection des paysages  , Aménagement des paysages)

Glycéridia
nom commun du Glyricidia sepium, arbre originaire d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale. Elément original du paysage   rural Martiniquais, il est utilisé pour faire des haies-clôtures fourragères et pour offrir une protection aux animaux et aux cultures.

Habitation
exploitation domaniale (terres et bâtiments) à vocation autarcique. Elle n’était pas nécessairement de vaste étendue ni cultivée par de nombreux esclaves. L’habitant désignait le propriétaire et les gens libres qui depmeuraient à la campagne. Plusieurs habitations à proche distance formaient un quartier.

Ichali
mot amérindien signifiant « jardin des Amérindiens des Petites Antilles »

Jardin bo kay
mot créole signifiant « jardin de case   »

Jardin créole
jardin de climat tropical, dans lequel les plantes vivrières mais aussi ornementales sont mêlées au sol et en strates, offrant une grande richesse en ambiances et en biodiversité  . « Ce jardin représente en quelque sorte un idéal culturel d’environnement végétal » (V. Huyghues Belrose – Le jardin créole   à la Martinique – PNRM 2011).

Lakou
quartier populaire urbain, labyrinthique, sur les pentes de Fort-de-France notamment.

Lilet
mot créole dérivé du français îlot.

Lisière urbaine
espace d’interface aménagé et planté, entre un secteur urbanisé et un espace agricole ou naturel. La lisière peut prendre des formes, des dimensions et des modes d’appropriation variables. Elle prend tout son sens comme « espace tampon » dans les territoires soumis à forte pression d’urbanisation et/ou à intensification agricole

Maillage bocager
se réfère à la structuration en réseau que les haies forment entre elles dans un paysage   bocager. D’après « le guide d’observation du patrimoine rural ».
Le maillage primaire est adossé aux routes et cours d’eau. Le maillage secondaire redivise les champs entre eux (extrait de « l’entretien courant des haies » IDF).

Mangle
mangrove

Mangrove urbaine
expression employée par S. Letchimy pour désigner les quartiers populaires dans leurs rapports avec la société urbaine ; « expression dynamique de l’économie informelle, lieu d’une organisation solidaire de la survie » ; « un rôle repoussant et vital dans l’écosystème urbain ».

Marron (noir)
terme désignant les esclaves ayant fui l’esclavage

Mitage
urbanisation diffuse, consommatrice d’espaces agricoles ou naturels

Morne
montagne ou haute colline

Objectif de qualité paysagère
désigne la formulation par les autorités publiques compétentes, pour un paysage   donné, des aspirations des populations en ce qui concerne les caractéristiques paysagères de leur cadre de vie (Convention européenne du paysage   en France MEDDAT )

Ombrière
partie du jardin créole   abritée par une toile ou une treille qui abrite les plantes des sous-bois (orchidées, fougères, …)

Paysage
« étendue de pays perçue par un observateur », au sens minimal du dictionnaire. La perception est au cœur de la définition, ce qui fait du paysage   une notion à la fois scientifique (connaissance du « pays ») et culturelle (relation sensible de l’homme à son espace de vie). La définition du paysage   par la Convention européenne du paysage   est la suivante : « Paysage   » désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations.

Piton
relief hérité de l’activité volcanique

Plan de paysage
document exprimant, dans un projet de territoire, les objectifs de qualité paysagère, les principes d’aménagement, les acteurs concernés et les moyens d’intervention visant la protection, la gestion et/ou l’aménagement des paysages. Le Plan de paysage   devient Charte de paysage ou Charte paysagère   lorsque les objectifs sont signés entre les acteurs concernés.

Planèze
pente du volcan le plus ancien tournée vers l’océan, d’aspect plus ou moins triangulaire, pointe vers l’amont et base côté mer : la planèze   de Basse-Pointe.

Plantage
terme du 17e siècle tombé en désuétude. Désignait la parcelle cultivée en plantes vivrières. Synonyme : « place à vivres », « pièce à vivres ».

Point noir
élément isolé marquant le paysage   de façon jugée négative

Politique du paysage
désigne la formulation par les autorités publiques compétentes des principes généraux, des stratégies et des orientations permettant l’adoption de mesures particulières en vue de la protection, la gestion et l’aménagement du paysage   (Convention européenne du paysage   en France MEDDAT)

Protection des paysages
comprend les actions de conservation ou de maintien des aspects significatifs ou caractéristiques d’un paysage  , justifiées par sa valeur patrimoniale émanant de sa configuration naturelle et/ou de l’intervention humaine (voir aussi Aménagement des paysages, Gestion des paysages  ).

Route ligne de vie
route traditionnellement habitée à ses abords, servant d’espace public partagé et générant un paysage   spécifique. Elles tendent à disparaître avec l’augmentation du nombre de voitures et camions et l’élargissement des voies.

Route-paysage
route qui offre une lecture panoramique des paysages du fait de son caractère préservé et non urbanisé à ses abords, et de son implantation particulière dans la topographie : en balcon, en ligne de crête, à flanc de versant, ...

Site bâti
bourg composant un site remarquable dans le paysage  , du fait de l’agencement du bâti avec le relief.

Structures paysagères
Les structures paysagères   correspondent à des systèmes formés par des objets, éléments matériels du territoire considéré, et les interrelations, matérielles ou immatérielles, qui les lient entre eux et/ou à leur perception par les populations. Ces structures paysagères   constituent les traits caractéristiques d’un paysage  . Elles participent au premier chef à l’identification et la caractérisation d’un paysage  . Un « paysage   donné » est caractérisé par un ensemble de structures paysagères  . L’analyse du paysage   nécessite un exercice de sélection des composants pour leurs relations, leur organisation particulière, leur capacité à structurer. Les structures paysagères   reflètent les structures sociales. Les structures paysagères   offrent l’armature des projets de protection, de gestion et/ou d’aménagement du paysage  . D’après « les unités et les structures paysagères   dans les Atlas de paysages » 2007 MEDDAT.

Structures végétales
agencement et combinaison de végétaux ligneux (arbres et arbustes) prenant la forme de haies, alignements réguliers, vergers, mails, bosquets, ou arbres isolés... Ces végétaux – groupés ou isolés – s’associent pour structurer les paysages agricoles.

Unité de paysage, unité paysagère
portion de territoire présentant des caractères de paysage   homogènes. L’identification des unités de paysage   permet de mesurer la diversité des paysages pour un territoire donné, et d’identifier les traits de caractères qui les différencient. Sa délimitation procède en particulier de la perception de ses limites sur le terrain, pouvant être constituées par des reliefs, des secteurs urbanisés, un changement de la couverture végétale naturelle, agricole et forestière, changement pouvant être rapide ou progressif. L’unité de paysage   se définit tout autant par ses caractéristiques propres que par comparaison à celle de ces voisines : comme la pièce d’un puzzle, elle ne prend son sens qu’au sein de la mosaïque de paysages d’un territoire plus vaste auquel elle appartient.

Trace, tracée
chemin, sentier. « petites sentes qui tortillent, loin des bourgs et des villes, chevaucheuses des crêtes, dévaleuses de pentes, qui longent d’irrévélées ravines et semblent se dissoudre en touffeurs végétales » (Patrick Chamoiseau - Ecrire en pays dominé – Gallimard 1997)

Trame verte et bleue
en France, la « Trame verte et bleue   » désigne officiellement depuis 2007 un projet national français issus du Grenelle de l’Environnement : à partir de l’identification des enjeux pour la biodiversité   (« remarquable ou ordinaire : milieux et espèces patrimoniales, principales menaces, espèces à problèmes, invasives, risques « environnementaux » liés à la circulation des espèces etc. »), les régions identifient par grande unité paysagère et enjeux, les grands traits de leur fonctionnement écologique et analysent, diagnostiquent, cartographient et hiérarchisent les degrés et causes de fragmentation écologique du territoire. Outil d’aménagement du territoire pour la restauration écologique du territoire en France. L’État, les collectivités et un grand nombre d’acteurs doivent la décliner et la traduire en actions concrètes (cartographie, stratégies locales concertées, réalisation d’écoducs, et gestion intentionnelle) et locales.

Valeur paysagère
caractéristique forte et essentielle d’un paysage  , qui peut être un élément ou une forme d’organisation d’éléments entre eux. L’identification des valeurs paysagères permet d’interroger les transformations d’un paysage   pour vérifier si elles le valorisent ou non ; c’est aussi une source d’inspiration pour agir et transformer l’espace dans l’esprit des lieux.

Vivres, plantes à vivres
terme créole introduit par les premiers Français pour désigner les plantes alimentaires par opposition aux cultures commerciales.