12 - L’ampleur de la baie de Fort-de-France et ses quartiers Foyalais
L’émergence du quartier de Trénelle depuis le cœur de Fort-de-France (dessin B. Folléa)
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Le paysage urbain pourrait être le grand absent des valeurs paysagères martiniquaises, tant les médiocres constructions de béton brut déparent souvent et partout dans l’île les quartiers. Mais on ne peut rester aveugle et insensible à la longue vague pétrifiée de Trénelle, suspendue au-dessus du centre-ville de Fort-de-France, dans une composition urbaine spectaculaire. Au-delà de l’apparence, ce labyrinthe ou lakou urbain, préservé du bulldozer par Aimé Césaire en son temps malgré la difficulté de gérer ce genre de quartier à risques (à commencer par le risque sismique), représente bien une occupation urbaine hors norme, culturelle et populaire, en contrepoint du classique tracé colonial de l’En-ville . A cette valeur culturelle, qu’alimente dans un genre plus classique le patrimoine architectural et urbain du centre-ville, s’ajoute une dimension géographique. En dé-zoomant, la ville de Fort-de-France toute entière, malgré l’éclatement de ses quartiers chaotiques et ségrégués, reste profondément unifiée par sa relation évidente à son grand paysage : celui de sa baie, qui offre le recul pour saisir dans un même tout la mer, la ville et la montagne des Pitons du Carbet, dont les rondes et puissantes formes chapeautées coiffent l’horizon. La baie de Fort-de-France a d’ailleurs été récemment admise comme l’une des plus belles baies du monde ( novembre 2011 ).