Les milieux et paysages végétaux des pentes hautes
Le Morne Jacob dominant la profonde entaille de la Rivière du Lorrain. Vue depuis l’ancienne RD 1 fermée à la circulation.
La forêt hygrophile nappant les pentes du Piton Dumauzé
Epiphytes sur fougères arborescentes, entre 500 et 600 m d’altitude.
Entre 500 et 1000 m d’altitude s’étend la série hygrophile. C’est le royaume de la forêt dense humide, volontiers luxuriante, riche en lianes et en épiphytes, qui colonisent de grands arbres capables de dépasser 30m de hauteur et 1m de diamètre. Elle constitue « un décor d’une écrasante splendeur » (Revert). Ce foisonnant paysage , qui évoque « la forêt vierge » ou « l’enfer vert » se laisse facilement découvrir par la route de la Trace qui relie Fort-de-France au Morne -Rouge. Il se parcourt plus sportivement à pied au nord du massif de la Montagne Pelée, autour des Pitons du Carbet et du Morne Jacob, ainsi que dans la forêt de Rabuchon.
La forêt secondaire, qui correspond à une transformation de la forêt primaire, offre des paysages forestiers différents, où les ouvertures du manteau boisé ont favorisé le développement d’espèces héliophiles comme le bois-trompette ou le bois-canon. Cette forêt, généralement transformée par les déboisements et l’exploitation forestière, par endroits par des phénomènes naturels (cyclones, glissements, éruptions), occupe la base des Pitons du carbet et du Morne Jacob, les hauteurs du Fonds-Saint-Denis, la partie haute des habitations du Carbet, de Saint-Pierre et du Morne -Rouge, les gorges de la Falaise.
Des prairies humides peuvent localement composer d’autres paysages, comme sur le Plateau Bouché près du Morne -Rouge. Le sol argileux très humide empêche le développement des arbres, les horizons s’ouvrent sur des prairies colonisées par des espèces herbacées envahissantes.
La forêt de transition, à 700-1000m d’altitude correspond au dernier stade de colonisation des arbres : ils sont rabougris par la force des pentes et la puissance du vent, visibles sur les pentes raides des Pitons du Carbet notamment.
La plupart de ces forêts hygrophiles sont publiques, c’est à dire appartenant à l’Etat ou à des collectivités territoriales. La forêt départementalo-domaniale y occupe 9.719 ha, qui comprennent notamment les massifs de la Pelée, des Pitons du Carbet ou du Morne Jacob.