Une précieuse biodiversité, de renommée mondiale

La zone Caraïbe est répertoriée comme l’un des 34 « hot spots » de la biodiversité   mondiale.
Ces hauts lieux de la biodiversité   sont identifiés pour leur richesse élevée en espèces faunistiques et floristiques sur lesquelles pèsent des menaces d’érosion à court et moyen terme, et leur taux d’endémisme élevé correspondant à la présence naturelle et exclusive d’espèces animales ou végétales sur le territoire . Du fait de son caractère tropical et insulaire, la Martinique figure en bonne place. Elle abrite par exemple, dans le domaine végétal :

  • prés de 3000 espèces de phanérogames (plantes à fleurs ), dont 396 espèces d’arbres, soit 3 fois plus qu’en métropole pour un territoire 500 fois plus petit . 12 % de ces phanérogames sont endémiques des Petites Antilles
  • 323 espèces de fougères
  • 202 taxons d’orchidées

La dimension précieuse de la végétation est liée à la nature insulaire de l’espace Martiniquais, propice à l’émergence d’espèces endémiques, mais aussi à l’histoire géologique des Petites Antilles auquel l’île appartient : cet archipel bénéficie d’une flore et d’une faune spécifique, concentrée sur des surfaces très restreintes, du fait de son relatif isolement mais aussi d’une origine géologique bien différente de celle des Grandes Antilles.
Les Grandes Antilles sont anciennes ; il faut remonter à l’ère secondaire pour comprendre leur origine ; il s’est alors formé un premier isthme de Panama ; sous l’avancée des Amériques vers l’ouest, cet isthme s’est fragmenté pour former, avec des morceaux de la partie sud du l’Amérique du Nord, les Proto-Antilles ; celles-ci ont donné les Grandes Antilles au cours de l’ère Tertiaire, il y a 60 millions d’années, en migrant le long de la limite nord de la plaque Caraïbe.
Les Petites Antilles, on l’a vu dans le chapitre « les paysages et la géologie », sont plus récentes (40 millions d’années, avec des volcans toujours actifs). Leur colonisation végétale s’est effectuée par le Nord (Amérique du Nord, Amérique centrale et Grandes Antilles) et par le sud (Amérique du sud), peut-être même par l’est et l’Afrique avec les transports de graines par les cyclones. A partir de ce « matériau », la naissance d’espèces spécifiques a pu s’effectuer grâce au caractère relativement isolé de l’archipel, à la dimension petite et insulaire des terres et à leur nature volcanique, qui oblige à des adaptations précises (aux émanations toxiques, aux brusques variations météorologiques et aux vents).