Secondes installations sur la côte au vent

Par la suite en effet, une diversification des lieux d’implantation et des ressources exploitées (récifs coralliens, mangroves), demande explication. Au cours de la phase suazoïde (après 1250 de notre ère), on observe une plus grande diversité des lieux d’installation, avec une préférence marquée pour la mangrove et les barrières de corail et une moindre recherche de la proximité des cours d’eau. En outre, des sites spécialisés (récolte de coquillage, débitage de jaspe) sont séparés des sites d’habitat. Les localisations de cette période se trouvent dans le Sud (Sainte-Luce, Rivière-Pilote) et dans le Sud-Atlantique (Sainte-Anne, Le Vauclin). L’occupation amérindienne de la presqu’île de la Caravelle est aussi attestée par l’archéologie. M. Mattioni fait état de ’sondages positifs’ au ’cap Caracoli’ et à la ’Météo’, ce qui correspond sans doute, d’après sa carte, à la pointe du Diable ou à l’anse Baraban [1]. Ces sondages n’ont pas donné lieu à datation ni à publication, mais les enquêtes plus récentes ont révélé des ateliers de débitage de jaspe d’âge suazoïde (après 1300).

Sur la côte sous le vent, les populations amérindiennes n’étaient présentes à demeure qu’au sud de Saint-Pierre, occupant des sites implantés sur le littoral à proximité de la mer, à la différence de ce qui apparaît sur la côte atlantique, soumise au vent dominant. Au Nord, les Caraïbes ne faisaient plus que traverser les contreforts septentrionaux de la Montagne Pelée.

Carte archéologique précolombienne de la Martinique
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On se souvient du « chemin des Caraïbes » dans la région de Grand’Rivière, la conquête française de la Capesterre a emprunté un de leurs chemins, passant au pied du Morne   Calebasse à partir de Saint-Pierre. Enfin, Tivoli et Le Saint-Esprit où l’on a fait des trouvailles archéologiques, se seraient trouvés sur un ancien chemin des Caraïbes qui se rendaient de la côte Ouest à la côte Est, sans affronter la mer.