Premières installations sur la côte sous le vent

Les premières installations agricoles martiniquaises, celles des Amérindiens, sont localisées dans des sites offrant des conditions environnementales particulières ; le reste du territoire n’a été que parcouru ou ignoré. La priorité a été donnée à ce que les Caraïbes appelaient ’ichali  ’ - traduit plus tard par « jardin caraïbes » et à l’exploitation des ressources de la forêt hydrophile, les terrains volcaniques, la proximité de la mer et d’un cours d’eau étant systématiquement privilégiés. A l’exception de quelques indices isolés dans l’intérieur, les sites de cette période se situent d’abord sur la côte nord-atlantique (Le Lorrain et Basse-Pointe), ensuite sur l’ensemble du littoral sous le vent (Grand’Rivière, Le Prêcheur, Saint-Pierre, Le Diamant).

Presque tous les indices archéologiques de ces sites renvoient à un habitat saladoïde (800-1250 de notre ère), vulgairement appelé arawak. Ces installations sont localisées en retrait du littoral, sur les premiers plateaux dominant la mer.

On peut supposer, comme on le faisait dès le milieu du XIXe siècle, qu’après 1300 les Amérindiens auraient déserté le nord de l’île à la suite d’une éruption volcanique et que Il faut également tenir compte d’un autre facteur, récemment mis en évidence par les archéologues à la Guadeloupe : une phase de sécheresse prononcée coïncidant avec le petit âge glaciaire européen (1300-1450) aurait entraîné une forte modification du couvert végétal et de l’agriculture amérindienne avant l’arrivée de Colomb [1].

Il semble de toute façon aujourd’hui aux archéologues que l’occupation de la partie occidentale était beaucoup moins dense, voire sporadique, au moment de l’arrivée des Français.