Le paysage du tourisme

Introduction

Des caractères et des repères particuliers donnent à certains paysages une identité propre, reflet de son histoire et de sa géographie ; le paysage   peut même affirmer l’identité d’une région. Tel paysage   du littoral martiniquais, aux caractères reconnaissables par les habitants du lieu, devient pour la promotion touristique une carte postale stéréotypant le paysage   de toutes les Antilles, voire un symbole de l’exotisme tropical pour l’habitant des latitudes tempérées.

Pages du manuel d’histoire CM2, Nathan, 1977.
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L’iconographie des manuels scolaires est sans conteste celle qui, par sa grande diffusion et sa grande cohérence, a le plus influencé le regard que les Martiniquais portent sur les paysages de leur île. Elle est encore renforcée par l’imagerie touristique et mercantile qui, ici, a une importance presque égale à celle des manuels, puisqu’elle qu’elle vient prendre leur relais chez tout individu qui a passé l’âge scolaire : ce sont les géotypes de l’imagier scolaire que le tourisme et la publicité récupèrent et manipulent [1].

Toponymie (Mousnier)

Iconographie

Plans : (ANS LATOUCH 1726)

NATHAN CM2 1977

Césaire, PHILÉMON, Galeries martiniquaises, Paris, 1931, p. 396- 404 ’Tourisme’ par Louis Achille

Raphaël TARDON 1911-1967, Bleu des îles, 1946, La Caldeira, 1948

Entre littérature et tourisme : ’Les Antilles françaises s’ouvrent au grand tourisme’, article dans Plaisir de France,1965

’Papillon posé sur les flots turquoise (la Guadeloupe) ou bien poignée de papier chiffonné violemment et jetée sur l’Océan (la Martinique), les deux îles recèlent des paysages et des sites qui surprennent même les vieux routiers du tour du monde. Tout un vocabulaire désuet mais spécifique parle de culs-de-sac, de baies, d’anses, de criques, de pointes, de caps, d’îlots aux noms bigarrés : îlets à cabrit, aux Lapins. (…) Les Cayes aussi relèvent des vocables marins et le Bassin, le Carénage, le Galion, la Caravelle, participent directement de l’océan.

Les plus belles îles du monde. Si les ’pointes’ s’allongent sur les eaux, la mer pénètre dans les anses qui sont en général des falaises enserrant un rivage de sable noir (titane) ou d’une blancheur éblouissante (carbonate de chaux et divers sulfates…). D’autres fois, c’est la montagne qui forme les anses, et projetant à la manière d’une pieuvre les massives circonvolutions de ses pseudopodes serpentant jusqu’à la mer, Anse Lévrier, Anse à Voile en Martinique, ultime réserve dans cette partie du monde d’immenses lézards survivants du carbonifère.

A l’opposite des anses et des plages, se situent les Fonds ou les Grands Fonds, étroites et profondes vallées dont la fertilité fait jaillir des geysers de verdure. (…)

Plus étrange encore est le rapprochement de ce Morne   Vert de la Martinique avec un canton d’Europe. Pâturages d’altitude accrochés aux flancs des pitons du Carbet, où la température toujours délicieusement fraîche a valu au lieu le surnom de Suisse martiniquaise’.