Cinq grands paysages végétaux étagés

Les séries de végétation selon l’altitude et l’orientation. Image C. Sastre et A. Breuil « Plantes, milieux et paysages des Antilles Françaises », Parthénope collection 2007

La végétation, et plus globalement les milieux « naturels », participent de façon très lisible à la diversité précieuse des paysages de la Martinique. Du nord au sud et de l’est à l’ouest, des paysages végétaux peuvent apparaître extrêmement contrastés, depuis la dense forêt hygrophile humide des Pitons au nord jusqu’aux maigres « savanes » à cactus des plaines du sud. Cette diversité s’organise principalement avec les reliefs, les vents et la pluviométrie, facteurs étroitement liés les uns aux autres, comme cela est évoqué dans les parties « les paysages et les reliefs » et « les paysages et le climat ». Les sols et les températures jouent également un rôle dans la constitution du kaléidoscope de paysages Martiniquais, mais sans doute de façon plus subtile et moins flagrante.

A vrai dire, les variations très rapides de ces conditions de milieux, sur de courtes distances, induit une multiplicité d’espèces végétales extraordinaire. Les types de végétation se succèdent de façon serrée. Ce phénomène, vrai pour les Petites Antilles en général, fait de cette région du monde l’une des plus riches en densité spécifique (superficie générale/nombre d’espèces). D’après C. Sastre et A. Breuil, elle est estimée à 1.30 alors qu’elle n’est que de 0.018 pour la France métropolitaine.

« C’est-à-dire, à titre de comparaison, que sur une surface moyenne abritant 100 espèces aux Antilles, il n’y en aurait qu’une seule qui pousserait en métropole. »

(C. Sastre et A. Breuil « Plantes, milieux et paysages des Antilles Françaises », Parthénope collection 2007).

Plus larges que les stations botaniques qui peuvent les constituer, les unités de paysages peuvent ainsi englober différents types de formations végétales, chacune composant des ambiances spécifiques à déterminer à l’échelle de « sous-unités », voire de sites très précis. Néanmoins nombre de limites paysagères s’appuient sur des variations de végétation et de milieux.

Globalement, certaines ambiances végétales différencient le nord plus arrosé et le sud plus sec de la Martinique : grandes forêts humides d’altitude dans le premier cas, fourrés épineux et prairies xérophiles dans le second cas.
Mais, au nord comme au sud, les paysages végétaux vont surtout varier avec l’altitude, même si la complexité des reliefs et des orientations tend à les diffracter.
Ils s’étagent en « séries » successives : série littorale, série xérophile, série mésophile, série hygrophile et série de montagne.