Réseau électrique
En 1867, l’invention de la dynamo ouvre l’ère de l’électricité. Branchée sur une machine à vapeur, cette énorme bobine fournit l’éclairage de Saint-Pierre (Usine Guérin) et de Fort-de-France (La Dillon) à partir de 1897. En 1910, l’ingénieur Porry installait la première unité hydroélectrique à la montée de Didier pour augmenter la fourniture de Fort-de-France. Jusqu’en 1932, il n’existe de réseau de distribution qu’à Fort-de-France, au Lamentin, à Sainte-Marie et au Lorrain : poteaux et câbles défigurent le paysage urbain. Ailleurs, les grandes sucreries disposant d’une centrale indépendante alimentée à la bagasse étaient les seules à fournir du courant et encore pendant la récolte seulement. Avant la Seconde guerre (1925), on installe à Sainte-Thérèse une centrale thermique alimentée par du combustible acheté à l’extérieur. Cette situation de dépendance et de surcoût a conduit à des recherches pour substituer aux machines l’énergie hydraulique. Selon Revert, une étude très poussée d’aménagement de la rivière Capot (on disait encore "Capote" alors) fut abandonnée pour des raisons peut-être techniques, sans aucun doute financières, auxquelles l’éruption de la Pelée servit de paravent. Pendant la guerre, on mit en service deux turbines de 100 KW chacune sur la rivière Monsieur pour suppléer à la pénurie de combustible importé. En 1946 une nouvelle étude prévoyait l’installation de trois centrales de 700 à 2 000 KW au fil de la Capot. Elle resta sans suite, les autorités préférant augmenter la puissance installée de l’usine thermique de Sainte-Thérèse (Fort de France). Cette dernière, augmentée en 1932 pour une puissance nominale de 3.300 KW, travaillait à perte jusqu’à la guerre, la consommation n’atteignant pas le minimum prévu par contrat soit 1,6 millions de KWH annuels. La colonie devait donc payer à la compagnie concessionnaire une indemnité compensatoire.