Pistes d’actions et exemples

1. Poursuivre la protection d’espaces naturels - Protéger les pointes littorales

« En 1989, nous avons pensé que la force d’une commune provient de la diversité de ses paysages. Nous avons tenu à réviser le POS (Plan d’Occupation des Sols). Nous avons ainsi mis sous protection les sites les plus fragiles ( la Savane des pétrifications, les mornes calcaires, l’étang des Salines...) et ils sont protégés jusqu’ à ce jour. Nous avons cherché à intégrer la population à cette politique de protection, afin qu’elle comprenne que ces paysages font partie de notre existence et qu’il faut les respecter. Ce sont des lieux de vie, il faut donc les protéger. La mise en place du PDDS de Sainte Anne allie protection et production de richesses pour la commune et bien être des citoyens. (…)

Nous refusons le développement classique fondé sur le consumérisme, la perte d’identité. Nous croyons qu’intégrer les paysages dans notre vie ne pourra que renforcer notre identité et créera une alternative à ce qui nous est proposé aujourd’hui. »

Garcin Malsa, maire de Sainte-Anne – La Mouïna n° 5, CAUE juin 2009

Exemple de pointes préservées, offrant un caractère naturel au paysage littoral en même temps que de précieux espaces de respiration pour la population. Une valeur essentielle dans un contexte d’île petite et densément habitée. Le François, Pointe Couchée, Pointe Dégras et îlet Lavigne.

Exemple de pointe préservée, qui permet d’offrir un horizon valorisant depuis les secteurs habités. Le François.

2. Redonner à vivre le littoral en ville

Trois états contrastés du littoral urbain de Fort-de-France :

1/ Un littoral urbain envahi par les voitures, qui ne laisse aucune place au piéton.

2/ Des espaces libérés de la voiture, mais qui restent assez secs et peu attractifs pour le piéton.

3/ Des matériaux plus doux (ici du bois), des lieux pour s’asseoir et du végétal : l’exemple positif du Malecon réaménagé à l’extrémité de la Savane.

Un exemple intéressant de littoral revalorisé, diminuant l’importance des espaces routiers. La Trinité, RN 4.

3. Préserver et organiser la mixité des activités littorales

La pêche sur la plage : une activité qui mérite de rester mixée avec les autres activités (baignade, loisirs), en évitant tout zonage fonctionnel, pour préserver le charme du littoral. Le Marin.

Aspect intéressant d’un littoral aux activités mixtes, plage et pêche.Sainte-Luce.

Chemin de sable et transition progressive entre plage et habitat : une douceur du littoral qu’il faut savoir préserver au travers des aménagements contemporains. Le Coin, commune du Carbet.

Exemple d’aménagement littoral planté et réservant une place généreuse au piéton. Les Trois-Ilets.

4. Requalifier l’eau en ville

’Ce qui reste aux arbres, c’est qu’avec leurs racines enchevêtrées, ils protègent mieux les berges des torrents déjà formés. Une sage mesure obligeait naguère les propriétaires riverains à maintenir le long des cours d’eau une galerie boisée d’au moins dix mètres de profondeur. Elle n’a jamais été officiellement abrogée et l’annuaire de 1906 la rappelait encore. Il n’y aurait que des avantages à la sortir de la désuétude où elle paraît être tombée.’

(Revert, La Martinique, 1949).

1/ Lit bétonné, aspect de caniveau géant (rivière du Marigot)

Rivière Le marigot à Bellefontaine, cas de rivière à réaménager dans des dispositions plus douces.

2/ Lit naturel, aspect de rivière : végétal, ombre et fraîcheur (Fond Capot)

Deux façons d’aménager l’espace naturel de la rivière, qui génèrent des paysages radicalement opposés :

1/ Lit bétonné, aspect de caniveau géant (rivière du Marigot)

Rivière Le marigot à Bellefontaine, cas de rivière à réaménager dans des dispositions plus douces.

2/ Lit naturel, aspect de rivière : végétal, ombre et fraîcheur (Fond Capot)

Deux façons d’aménager la rivière en milieu urbain, qui génèrent des paysages radicalement opposés :

1/ Lit bétonné, aspect de caniveau géant (rivière du Marigot)

Rivière Le marigot à Bellefontaine, cas de rivière à réaménager dans des dispositions plus douces.

2/ Lit naturel, aspect de rivière : végétal, ombre et fraîcheur (Fond Capot)

Un effort qualitatif à Sainte-Luce : berges en gabions plutôt qu’en béton, clôtures en bois, présence végétale, espace public de jeu autour de la rivière canalisée

Des bords de l’eau à valoriser en espace public en milieu urbain. Trinité, rivière d’Epinette.

Le canal du François : une belle présence de l’eau en secteur habité.

La rivière du François : des bords de l’eau de qualité à valoriser.

Un bon exemple de rives jardinées au cœur de Saint-Esprit.

Un bon exemple de paysage de canal en secteur habité, avec berges enherbées, chemin d’accompagnement, plantations : une appropriation possible. Le François.

5. Valoriser la forêt au travers de pratiques écocompatibles

  • Maîtrise des espèces invasives, sources d’appauvrissement de biodiversité   et risques de banalisation des paysages « naturels » : règlementation d’importation stricte, contrôles aux lieux d’entrées (aéroport, port), veille sur le terrain.
  • Création de parcs forestiers en secteurs périurbains faciles d’accès : acquisition, plantations et aménagement au bénéfice du public
  • Création de cheminements adaptés aux utilisateurs autres que piétons : VTT, cheval, …
  • Amélioration de la signalétique des cheminements
  • Confortement de la filière locale en bois par une amélioration de la forêt privée : réorganisation foncière, valorisation de friches ou landes (10 000 ha), mise en place de plans de gestion, boisements par exemple en poiriers pays, agroforesterie, …
  • Acquisitions complémentaires, reboisements et plantations de terrains de protection des bassins versants, de bords de ravines et cours d’eau en plaines, de bords de routes, …

6. Valoriser l’accueil en sites naturels et culturels dans des dispositions douces

« Ma démarche est d’abord militante. L’objectif était de faire un recensement de toutes les composantes de la mangrove et de les présenter au lecteur sous un oeil dif­férent. En montrant ce qu’il y a de beau dans cet espace végétal de la plus haute importance, j’ai voulu par la poésie et la magie de la photographie, démystifier cette forêt particulière, décrite en général avec une connota­tion négative. Il s’agissait de créer une réaction citoy­enne chez le lecteur et l’amener à cette question fonda­mentale : “comment ? Il y a toutes ces belles choses dans la mangrove chez nous en Martinique. Mais alors, que faisons-nous pour la protéger “ ? »

P. Courtinard, photographe, La Mouïna n° 6, CAUE, décembre 2009

Un exemple intéressant d’aménagement pour l’accueil du public : Château Dubuc. Voitures garées à distance, accès piéton.

Exemple intéressant de replantation du haut de plage (forêt domaniale littorale). Plage des Salines, Sainte-Anne.

La mangrove, valorisée pour la découverte en canoë ou en bateau. Canal de Ducos.

Un exemple intéressant d’accès réservé aux piétons : Anse Noire.

Un exemple intéressant de sentier littoral entre Trois-Rivières et Sainte-Luce.

Un des rares bords de rivières valorisés pour le public de la côte nord-est atlantique : la Grande Rivière (Grand’Rivière). Des espaces d’autant plus précieux que le bord de mer est moins accueillant.

Un exemple intéressant de marquage d’entrée dans un site de nature : plantations de cocotiers à l’entrée du site de l’Anse Céron.

Un très beau point de vue sur l’Anse du Diamant, dévalorisé par des implantations et des aménagements non maîtrisés.

Un exemple intéressant de parking planté. Plage du Corps des Gardes, Sainte-Luce.

Offrir le littoral aux circulations douces. Anse à Dièque, La Trinité.

Un exemple de circulation douce créée sur le littoral. RD 10, quartier du Cimetière, Le Prêcheur.

7. Identifier, pérenniser et valoriser les points de vue sur le grand paysage  

Voir ’Identifier et préserver les routes-paysage