Les conséquences de la révolution industrielle
C’est dans les transports que les transformations techniques de l’Europe se manifestent d’abord à la Martinique. Le passage du gouverneur de Gueydon,au milieu du XIXe siècle marque le départ de la construction d’un certain nombre d’équipements destinés à faciliter la navigation : phares de La Caravelle puis du Prêcheur, de l’îlet Cabrit et de la Pointe des Nègres, Bassin de Radoub, adduction d’eau à Fort-de-France, route de la Trace, etc.
C’est cependant à partir du sucre que s’effectuent les transformations industrielles qui marquent le paysage , mais l’essor souvent méconnu des productions vivrières et secondaires s’y ajoute pour parvenir à une mise en culture de la moitié de l’île, vers 1900, soit une superficie agricole estimée de 40 à 50.000 hectares. C’est la période d’emploi maximum du terroir, d’extension la plus grande des surfaces plantées en cannes (23.000 ha en 1889) et en vivres (12.000 en 1845-1847), ensuite la superficie agricole n’a pas cessé de décliner. Sur le plan industriel, seules les techniques mécaniques et de transport liées à la machine à vapeur connurent des applications dans l’île, mais entre 1848 et 1860, le mouvement industriel qui s’était timidement amorcé s’arrête complètement.
Fabriques d’allumettes, forges et chaudronnerie, tonnellerie métallique, minoteries et fabriques de pâtes alimentaires, conserveries de poisson se concentrent en effet dans les deux centres urbains de Saint-Pierre et de Fort-de-France. de la Martinique. Les 44 chaufourneries recensées entre 1858 et 1875, période de leur plein essor, sont elles-mêmes fournisseurs des sucreries et, après la baisse du coût du ciment Portland pour la construction, ces dernières constituent leur unique client à partir de la fin du XIXe siècle.
’En voyageant le long du littoral on aperçoit de temps à autre, dressées en forme de troncs de cône, les ruines d’anciens fours à chaux, plus ou moins envahies de végétation parasite’, écrivait C. Philémon en 1931. 6 poteries survivent en 1875 avec la même localisation littorale que les fours à chaux.