Engagés indiens

Considérés comme une solution à la crise de main d’œuvre agricole qui frappe la Martinique après l’abolition de l’esclavage, les premiers engagés indiens débarquent à Saint-Pierre en 1853, les suivants seront accueillis à Fort-de-France, à partir de 1857. En 1861, une convention signée avec la Grande-Bretagne, facilite le recrutement. Malgré les critiques, cette immigration se poursuit jusqu’en 1883, suscitant une opposition de plus en plus violente de la part de la Grande-Bretagne et de certains milieux politiques français. En 1885, l’engagisme est officiellement aboli à la Martinique, après des débats houleux au Conseil général. Une fois sortis du dépôt où on leur applique une quarantaine sanitaire, ils sont répartis par groupes d’affinité ou de parenté sur les habitations des propriétaires engagistes.

Carte de la répartition, {1853 L'Inde du Sud, berceau de l'immigration indienne en Martinique}, Fort-de-France, Musée régional, 2003.
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En 1884, après 25.509 arrivées, il reste 13.271 immigrants indiens dans la colonie, dont 3.966 nés sur place. Sur ce nombre, 5.079 sont encore engagés, les autres travaillent ou survivent de façons diverses. Ce sont les grandes habitations de l’arrondissement du Nord qui attirent le plus grand nombre de réengagés et de travailleurs libres. Les explications proposées pour cette redistribution interne tournent autour de la propriété foncière : maintien de l’habitation   en nom personnel dans le Nord, fusion des habitations dans le capital foncier des sociétés anonymes usinières dans le Sud.