Canaux
Nombre de ces réseaux d’usine n’aboutissaient pas à la mer mais à des canaux. On transbordait alors les cannes ou on évacuait les sucres par chaland selon que l’usine était sur la côte ou non. Nombre de ces canaux n’étaient en réalité que le lit d’une rivière de basse plaine, périodiquement drainé et débarrassé de sa mangrove : on ne connaît pas d’autre exemple de canal artificiellement créé que celui qu’a fait creuser Eugène Aubéry pour détourner la basse Lézarde, entre 1930 et 1932.
L’impact des canaux de culture a été beaucoup plus fort sur le paysage qui continuent à entre marqué, dans les grandes plaines du centre de l’île. Préconisés par Octave Hayot pour les plaines au sol imperméable et sujet aux inondations, la culture en larges carreaux de 5 à 6 mètres de large, séparés par des canaux creusé au ’louchet’ et débouchant sur des collecteurs ou maîtresses, se répand sur les terres plates des usines à partir de 1860. Les plaines du Lamentin et de Rivière Salée apparaissent désormais rayées par de grands canaux espacés de 10 en 10 mètres, profonds de 1 et larges de 0,50 m, ouverts aux deux bouts sur de grands collecteurs dirigés suivant la ligne de la plus grande pente.